Le Projet
Étant anglophile depuis l'enfance, je suis profondément marqué par mon expérience en tant qu'acteur pour la création Les Vagues, L’Aurore, adapté du roman de Virginia Woolf et mis en scène par Joséphine de Surmont. En créant en 2019 La Compagnie Bloomsbury, du nom du groupe réunissant des artistes anglais du début du 20e siècle, je souhaite donner une tonalité particulière à la compagnie: invoquer le rythme essentiel, qu’avec la langue anglaise Virginia elle-même n’a cessé de rechercher: le rythme de vie.
Avant que la graine ne germe, on la plante. Puis elle développe ses racines jusqu’à faire apparaître la première tige, la première feuille, la première fleur, le premier fruit. Ce fruit tombe, pourri et nourri les racines du bel arbre qui a bien grandi.
‘Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.’
C’est mon inspiration et ma graine de création. Ce cycle de vie insuffle en toute chose une énergie, le vide se remplit. Alors le monde entier est un terrain de jeu. On inspire à plein poumon cet air inspirateur, nourri des arbres, de l’eau, de la terre.
Cette démarche invite à faire un théâtre large, en lien avec la nature, l’environnement et son attachement outre-Manche; un théâtre qui rassemble pour renforcer les liens au lieu de les dénouer; comme la Normandie et le Royaume-Uni qui partagent une histoire commune. Ce rêve de théâtre est rythmé par la respiration des vagues ; alors j'amarre la compagnie en Normandie pour travailler ces liens au coeur de cette nature qui m'inspire.
Je souhaite permettre à chaque création de trouver sa voix, avec une pluralité de substrats, tout en permettant à chaque spectacle de s’épanouir tout en naviguant du trivial au sublime. C’est avec ce rythme et cette puissance qu’il est possible d’être au cœur de la pulsation humaine, en mutualisant nos possibilités techniques et inspiratrices.
Ne pas se rétrécir pour au contraire permettre le déploiement de la compagnie Bloomsbury.
Nicolas Gaspar